samedi 29 novembre 2008

la traversée, Charles Juliet et Jean-Michel Marchetti




l’écriture…

Deux raisons au moins m’ont fait organiser ma vie autour de l’écriture. Elles m’étaient tout à fait claires lorsque j’ai eu à changer de cap.

À vingt-trois ans, après avoir porté un uniforme pendant onze ans (École d’enfant de troupe, puis École du service de santé militaire), il m’a fallu refuser ce qui m’était imposé .Certaines circonstances avaient voulu que je sois engagé sur cette voie, et je ne l’acceptais plus. J’éprouvais un incoercible désir d’être libre, de prendre mon destin en main, de devenir responsable de ma vie.

Par ailleurs, le besoin d’écrire s’était emparé de moi –un besoin absolument impérieux, avec lequel il n’était pas possible de transiger .Un jour, j’ai donc décidé de me faire réformer. J’y suis parvenu, et pour moi, une vie nouvelle a commencé. Mais cette rupture m’avait déstabilisé, et un long temps a dû passer avant que je ne me récupère.

Dès que j’ai été libre, ma vie s’est effectivement organisée autour de l’écriture. Et parce que j’étais désemparé, que je redoutais d’aller à vau-l’eau, je me suis soumis à une sévère discipline.

Pendant longtemps, j’aurais été incapable de dire ce qui se trouvait à la source de cette nécessité intérieure. Une brume impénétrable rendait cette source invisible. Mais la brume a fini par se dissiper et je pense maintenant que cette nécessité a ses racines dans mon enfance. Je l’ai découvert en écrivant Lambeaux, un récit autobiographique qui m’a conduit à élucider certaines choses me concernant.


livre d’artiste
la traversée


texte inédit Charles Juliet
sérigraphies Jean – Michel Marchetti
édition médiathèque municipale

Romorantin-Lanthenay


Novembre 2008
Médiathèque municipale Jacques Thyraud