samedi 19 septembre 2009

Sagesse et Blessures, Réflexions sur l' Ecclésiaste et Tchouang-Tseu



Tantôt nous détestons la vie, tantôt nous l’aimons follement. Tantôt nous la dévorons, tantôt elle n’est que fadeur et ennui. Les deux faces du Qohélet sont aussi les nôtres, et c’est pourquoi nous aimons revenir à ses paroles. Elles nous rappellent et nous aident à mieux supporter qu’alternent en nous des élans et des retombées, des instants de ferveur et des jours mornes, des trous d’angoisse et la tonique lumière du consentement. [ …]


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Plutôt qu’un philosophe au sens où on l’entend généralement, Tchouang-tseu est un penseur-poète. Libre de toute entrave, sa pensée surplombe, s’ébat en de vastes espaces, et ce qui nous raconte nous déconcerte, nous fait rire, nous conduit à penser juste et loin. Son alacrité, sa puissance de défi, d’irrespect, de contestation, sont incomparables.[…] . « Il juge le mode trop boueux pour être exprimé dans des propos sérieux . »

Il avait un ami avec lequel il aimait débattre. Cet ami est mort et il en est désolé : « Je n’aurai plus de matériel avec qui dialoguer » [ …]


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Editions BAYARD, Septembre 2009.