samedi 22 septembre 2007

LETTRES à CHARLES JULIET, Christian LUX


« Pourquoi cette lettre, êtes-vous en droit de vous demander ? Quelles sont ses motivations premières, ses buts, sa raison d’être ?
Pour parler en toute simplicité et en essayant aussi de ne pas m’enfermer dans une réponse unique, étroite et toute faite, je mettrai en avant un sentiment né de la fréquentation de votre « œuvre » ou cheminement –vous préférerez sans doute ce dernier terme.
J’exprimerai ce sentiment de la manière la plus ordinaire, la plus banale mais la plus vraie possible : je vous compte parmi mes compagnons d’existence. » .
[ …]
« D’ailleurs ce à quoi je vous ouvre là appartient davantage au domaine de l’affirmation morale et psychique qu’au champ restreint du sentiment. Il est vrai que cette dernière notion est souvent galvaudée, dévalorisée alors que le champ du « sentiment » - on l’a perdu ou perverti – se fonde dans l’intériorité de l’être, est le produit d’une lente et continue maturation s’articule donc à la pensée et au désir, tous deux élaborés, reconnus en soi, et qui vont jusqu’à cet autre à qui ils s’adressent et dont ils n’exigent rien en retour ? ».
[ …]
« Me répondrez-vous ? L’attention est don, elle ne se commande pas.
Et puis vos livres m’ont déjà tant donné. ».

Cette lettre a été publiée initialement dans « Charles Juliet – Echanges » aux éditions Paroles d’Aube, 1997, p.61 – 73

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Christian LUX, Lettres à Charles Juliet , Gravure de Nadia Menier, CALLIGRAMMES Bernard Guillemot, , 2000, p.17, 27.