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A chaque forme correspond une certaine disposition intérieure - si j'écris des proses, je ne peux écrire des poèmes, et inversement - mais fondamentalement, l'approche de l'écriture est toujours la même.
Ecrire exige que je sois attentif à ce qui se déroule dans le for intérieur, que je demeure à l'écoute de cette voix qui murmure en secret.
Progressivement, mes perceptions se sont affinées, et je suis mieux à même que par le passé de capter les plus subtils mouvements de ma réalité interne.
Le travail se poursuit au long des jours. Mais parfois, des instants surviennent où l'être connaît une prodigieuse expansion, où coupé du temps, il a la sensation d'être admis dans l'intemporel. Cet état ne peut être provoqué. Il apparapit quand l'être s'abandonne, qu'il se trouve dans une totale passivité.
Ecrire, c'est être éveillé, se maintenir à la pointe de soi-même.
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Sorgue , revue des éditions du bois d'Orion, Poésie. Arts. Littérature,
Poésie comme exercice spirituel, attention et ouverture
N° 6 automne 2006.