mardi 5 février 2008
Charles Juliet , Friches
durant des heures
seul à une terrasse vide
aveugle à ce qui m’entoure
pour mieux savourer l’attente
indicible bonheur du vol
quand vous tenaille
un âpre besoin d’espace
de liberté de lumière
*
le regard s’inverse
____ne plus procéder
____que de soi-même
fait retour sur l’œil
____surprendre le flux
____sans l’arrêter
et ainsi n’être plus
que ce flux ce mouvement
leur insondable
leur magnétique origine
ce lieu de toute fascination
mais à la seconde
où l’instant d’un clin
je vais devenir
ce point qui me
livrerait la réponse
je dérive m’enlise
perds contact me défais
redeviens celui
que dévore l’attente
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Belle Note de Présentation de Charles JULIET par Marie-Ange SEBASTI
sous la rubrique GRANDES VOIX CONTEMPORAINES.
" L'oeil a fini de scruter la ténèbre, mais n'a rien perdu de son acuité. Après avoir mis au jour l'inconnu, "le regard s'inverse", clarifié, ébloui de "la splendeur de l'ineffable". Alors le monde, alors l'autre peut apparaître, "Et au sortir / de la ténèbre / un regard clair s'est posé / sur le monde".
Extrait de Poèmes Inédits présentés dans Friches n° 60 Automne 1997, p.12-13 puis publiés chez P.O.L
dans le livre « A voix basse ».